Le marché mondial du blé dur devrait être bien approvisionné
Si la récolte française de 2024 est décevante en qualité comme en quantité, les volumes mondiaux sont plutôt conséquents sur la campagne de commercialisation de 2024-2025.
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Depuis août, le blé dur rendu La Pallice stagne au-dessus des 300 €/t. Cette tendance pourrait perdurer au regard de la récolte mondiale relativement confortable attendue en 2024-2025, d’un peu plus de 36 millions de tonnes. C’est 15 % de plus qu’en 2023-2024 et 11 % de plus que la moyenne des cinq dernières années, selon Yannick Carel, chargé d’études économiques chez Arvalis. « C’est la première fois en cinq ans que l’on prévoit une production mondiale supérieure à la consommation, souligne-t-il. Le ratio stock/consommation remonterait ainsi à 25 %, équivalent à la moyenne quinquennale et inférieur à la moyenne décennale à 29 %. » Avec près de 13 millions d’hectares, les surfaces « sont au plus haut depuis vingt ans », observe le spécialiste. Et les rendements de plusieurs grands producteurs sont plutôt corrects, voire bons.
Le Canada a récolté quelque 6 millions de tonnes, d’après les dernières estimations. C’est moins que les 7 millions de tonnes espérées à la mi-juillet avant les épisodes secs et chauds de fin de cycle, mais plus que la moyenne quinquennale d’environ 5 millions de tonnes, note Yannick Carel. « Le pays assure dans ses mauvaises années les deux tiers de l’exportatiion mondiale et jusqu’à 80 % dans ses meilleures. Une fois que l’on connaît les volumes qui y sont produits, on a donc une bonne idée de la tendance des prix. » En dehors de l’Union européenne globalement, « seul le Maroc subit, pour la troisième année consécutive, une très mauvaise récolte. Il devrait donc encore être assez présent sur les marchés à l’importation », reprend-il.
Les dés sont jetés
Même si toutes les cartes sont aujourd’hui à peu près connues, d’autres éléments pourront influencer le marché. L’expert relève par exemple une note d’incertitudes sur la stratégie d’exportation de la Turquie. Comme en 2023-2024, le pays sera significativement présent à l’exportation grâce à une très bonne production. « Mais contrairement à l’an passé, il a peu exporté sur le début de la campagne commerciale. Il faut espérer que ses volumes sortent régulièrement [sur les prochains mois] pour éviter de grosses variations de prix. »
Du côté français, la récolte a été faible. FranceAgriMer parlait de 1,2 million de tonnes en octobre. Selon Cyril Parienti, président de Sitagri, elle tendrait plutôt vers 1,1 million de tonnes. Les rendements n’ont pas été au rendez-vous et les surfaces s’érodent depuis des années. La qualité, elle aussi, laisse à désirer : PS faible, mitadinage, moucheture… Les deux experts parlent de possibles réfactions. « Ces qualités risquent de nous fermer des marchés. [Certains lots] vont être difficiles à valoriser », estime Cyril Parienti. Les besoins des industries françaises, de 0,6 million de tonnes, seront toutefois assurés. Les 0,5 à 0,6 million de tonnes restants seront exportés, mais ce débouché s’essouffle avec le repli de la production.
En Europe, l’Italie enregistre elle aussi une baisse significative de sa production, estimée entre 3,2 et 3,3 millions de tonnes en 2024, contre 3,8 Des prêts à taux bonifié qui « se rapprochent des prêts bancaires classiques » l’an passé, selon Cyril Parienti. À l’inverse, l’Espagne et la Grèce sortent leur épingle du jeu.
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